Avez-vous déjà remarqué cette petite voix dans votre tête qui commente tout ce que vous faites ? Parfois motivante, parfois paralysante… Elle a un pouvoir immense sur vos performances...
Imaginez que vous êtes au volant d'une voiture, et que votre discours interne est la voix de votre copilote. Selon ce qu’il vous dit, vous pouvez être motivé à aller plus loin, ou freiné par des doutes paralysants. En réalité, cette voix intérieure, qui vous accompagne dans chaque décision, est un levier puissant pour votre performance, à condition de savoir la gérer.
Dans cet article, découvrez pourquoi il est crucial de comprendre et d’influencer votre discours interne, comment écouter vos ressentis sans en devenir prisonnier, et quelles stratégies adopter pour transformer votre dialogue intérieur en allié.
I. Pourquoi gérer son discours interne ?
Votre discours interne agit comme une bande sonore qui influence vos émotions, vos décisions et, en fin de compte, vos résultats. Lorsqu’il est négatif ou critique, il peut générer du stress, de la peur de l’échec et un manque de confiance en soi. À l’inverse, un discours constructif et motivant vous pousse à agir avec assurance, à persévérer face aux obstacles et à atteindre vos objectifs. Les sportifs le savent bien et travaillent cette dimension grâce à différentes techniques de préparation mentale.
Un exemple concret :
Prenons l'exemple d'une présentation importante que vous avez à faire devant des personnes influentes. Si vous vous répétez mentalement : "Je vais oublier mes mots, tout le monde va me juger", vous activez des émotions de peur qui affectent vos performances. En revanche, si vous reformulez en : "Je connais mon sujet, et je vais transmettre l'essentiel", vous créez un climat intérieur propice à la réussite.
Astuce pratique :
Reformulez positivement vos pensées. Plutôt que de penser : "Je ne pas un bon orateur", dites vous : "Je peux faire confiance à ma connaissance du sujet"
II. Être attentif à ses ressentis sans en être prisonnier
Les ressentis, qu'ils soient émotionnels ou physiques, sont comme des signaux lumineux sur votre tableau de bord. Ils vous alertent sur vos besoins, vos limites, ou vos préoccupations. Cependant, être attentif ne signifie pas s’identifier à eux.
Exemple de piège courant :
Si vous ressentez de l’anxiété avant une échéance importante, cette émotion peut facilement se transformer en un discours limitant : "Je ne suis pas à la hauteur." Pourtant, l'anxiété est simplement un signal que vous prenez la tâche au sérieux et que vous voulez bien faire. En la reconnaissant comme telle, vous pouvez agir dessus plutôt que de vous laisser submerger.
Astuce pratique :
Prenez une posture d’observateur. Plutôt que de penser : "Je suis stressé", dites-vous : "Je ressens du stress. Que veut-il m’indiquer, et comment puis-je l’utiliser à mon avantage ?"
III. Comment transformer son discours interne en allié : 5 stratégies simples
1. Identifier vos pensées automatiques
Prenez conscience des phrases que vous vous répétez. Elles sont souvent inconscientes mais très influentes. Par exemple, notez chaque fois que vous pensez : "Je ne suis pas capable de..." ou "Les autres sont meilleurs que moi."
2. Recadrer les pensées négatives
Une fois identifiées, ces pensées peuvent être reformulées. Transformez "Je vais échouer" en "Je vais apprendre, peu importe le résultat." C’est un exercice clé pour passer d’un mode bloquant à un mode propulsif.
Je me souviens de Julie, récemment nommée DAF dans une entreprise. Elle avait une peur bleue des réunions stratégiques. Avant chaque intervention, elle se répétait : 'Je vais bafouiller.' Après avoir appris à reformuler ses pensées en 'J'ai les compétences pour apporter des idées claires', elle a commencé à se sentir plus confiante et à être reconnue pour ses interventions pertinentes.
3. Pratiquer des routines d'ancrage positif
La PNL propose des techniques comme l'ancrage : associez un geste simple (serrer le poing, par exemple) à une émotion ressource comme la confiance ou l’assurance. Répétez ce geste avant une tâche exigeante pour réactiver l’état ressource souhaité.
Plus jeune, j'avais du mal à prendre la parole en réunion devant mes supérieurs. Puis suite à un accompagnement en coaching, j'ai appliqué une routine : avant chaque réunion, je serrai doucement mon poing tout en visualisant la présentation que j'avais parfaitement réussie une fois précédente. En répétant ce geste, je réactivais cette sensation de réussite et entrais dans la salle avec plus d'assurance, jusqu'au jour où je n'ai plus eu besoin de ma routine.
4. Développer votre vigilance émotionnelle
Entraînez vous à nommer vos émotions et à comprendre ce qu’elles signifient (que veut me dire cette émotion ?). Cela vous permet de les traiter de manière proactive, sans les ignorer ni en être esclave.
J'ai accompagné une responsable RH, qui terminait souvent ses journées en ressentant une fatigue émotionnelle sans comprendre exactement pourquoi. Je lui ai notamment demandé de prendre quelques minutes chaque soir pour noter les émotions principales qu’elle avait ressenties dans la journée (par exemple : joie, frustration, anxiété). En associant chaque émotion à l’événement qui l’avait déclenchée elle a pu réfléchir à ce qu’elle aurait pu faire différemment pour mieux gérer ces ressentis et ensuite tester ces nouvelles réactions.
5. Intégrer des micro-pratiques de cohérence cardiaque
Quelques minutes par jour de respiration profonde (5 secondes d'inspiration, 5 secondes d'expiration) aident à calmer le flot des pensées négatives et à revenir au moment présent. Des applications sur téléphone mobile existent, alors essayez.
IV. Discours interne et performance en entreprise
Dans un contexte professionnel, un discours interne bien géré impacte non seulement vos résultats individuels mais aussi vos interactions avec les autres. Un leader capable de cultiver un dialogue intérieur constructif sera plus résilient face aux défis et inspirera confiance à son équipe. Votre discours interne se voit puisqu'il influence votre attitude et vos comportements (langage corporel, micro-expressions) et s'entend (intonation, rythme et choix des mots) il a donc un effet miroir dans vos interactions. Comme le sourire qui s’entend, un discours interne positif se reflète dans tout notre être, renforçant notre capacité à inspirer confiance et à agir avec efficacité. C’est un levier particulièrement important pour les leaders, les managers ou quiconque évolue dans un environnement collaboratif.
Visuel interactif : Faites l’expérience !
Imaginez une salle de réunion. Vous êtes en train de présenter une idée, et votre regard balaie les visages autour de vous. Observez :
Une personne a les bras croisés, le regard baissé. Peut-être qu’elle se dit intérieurement : "Je n’ai rien d’intéressant à ajouter."
Une autre sourit légèrement, penchée en avant. Son discours interne pourrait bien être : "Je trouve cette idée inspirante !"
Le langage corporel et les expressions faciales révèlent souvent plus que des mots. Et si vous vous demandiez : "Que disent les signaux que j’envoie moi-même en ce moment ?"
Transition auditive : Écoutez votre voix intérieure… extérieurement
Essayez ceci :
Prononcez une phrase avec "Je vais essayer", en insistant sur un ton hésitant.
Reprenez cette même phrase avec "Je vais le faire", d’un ton affirmé et posé.
Vous sentez la différence ? Cette variation subtile dans l’intonation reflète directement votre discours interne. Si votre voix vacille, cela peut révéler des pensées de doute. Si elle est posée, elle transmet confiance et maîtrise.
Reprenez la main sur votre dialogue intérieur
Votre discours interne est un outil puissant : il peut vous propulser vers le succès ou vous freiner dans vos élans. En prenant le temps de l’observer, de le recadrer et de le nourrir avec des pensées positives et utiles, vous pouvez en faire un allié de votre performance.
Que ce soit au travail, dans le sport ou dans votre quotidien, apprenez à transformer cette petite voix pour qu’elle vous accompagne sur le chemin de vos ambitions.
Action concrète pour cette semaine :
Prenez 5 minutes chaque soir pour noter une pensée limitante (négative) que vous avez eue dans la journée et reformulez la en une pensée constructive. Vous serez surpris de voir à quel point ce petit exercice peut faire une grande différence.😊
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